Adix en Amérique : Carte Postale de Vegas

Publié le 20 mars 2020

En Janvier 2020 – c’était avant qu’un certain virus vienne temporairement interdire les déplacements et les voyages -, Adix a organisé une mission exploratoire sur le CES de Las Vegas. Histoire de tenter de comprendre l’engouement suscité par ce Salon de toutes les technologies qui, chaque année dans la ville du jeu, de l’argent et du factice, connecte pour de vrai le monde de l’IA, de la techno, de l’innovation (60 000 visiteurs en 2020). Et surtout pour nourrir l’expertise du Cabinet en matière de veille et d’innovation
Ce sont Claire Thelliez et Xavier Blocquel qui ont revêtu leurs habits d’explorateurs et qui ont partagé cette expédition avec quelques clients du Cabinet pour lesquels ils avaient joué le rôle de GO (Gentil Organisateur). De retour de ce road trip et en plein confinement, Claire Thelliez partage avec nous son Carnet de voyage. Et si, après lecture de cette interview vous souhaitez des informations complémentaires, voyez en bas de cet article.


Claire, pourquoi avoir décidé d’aller visiter le CES ?
Nous avons souhaité nous rendre au CES pour plusieurs raisons :
Tout d’abord, étant donné que nous accompagnons certains de nos clients sur des sujets d’innovation, nous nous devons d’être à la page ! Nous sommes ainsi constamment en veille sur les outils, les technologies et les usages dans les secteurs d’activité où nous intervenons. Alors rien de tel qu’une exploration du plus grand salon technophile du monde pour s’imprégner des tendances !
Ensuite, nous souhaitions proposer à nos clients une expérience immersive, qui leur permette de se plonger dans le futur, d’expérimenter pour de vrai ce qui arrivera demain dans notre commerce, notre service et notre vie du quotidien.
Enfin, nous voulions grâce à ce voyage créer davantage de proximité avec nos clients, pouvoir échanger avec eux de manière complètement différente de ce que nous faisons habituellement.

Voir autant d’exposants et de solutions en 3 jours, ça parait infaisable ?
Effectivement, 250 000 m² et plus de 4 400 exposants, c’est énorme !
C’est pour cela que la phase de préparation a été primordiale, sinon on peut très vite se perdre, et surtout perdre son temps !
Pour notre part, nous avions décidé de cibler nos visites essentiellement sur la thématique du food, puisque les clients qui nous ont accompagnés opèrent dans ce secteur d’activité. Nous avons donc créé un parcours de visite répondant à nos attentes et qui permettait aussi à chacun de pouvoir explorer librement le Salon selon ses centres d’intérêt. Et nous avons fréquemment organisé des débriefs collectifs.

Justement, pourquoi avoir tenu à emmener des entreprises avec vous ?
Ce type de mission exploratoire est plus riche quand on la réalise à plusieurs, car cela provoque des discussions et des échanges. Et nous voulions associer nos clients à ce travail de veille qu’en tant que cabinet de conseil, nous réalisons constamment. Car la veille est un véritable enjeu pour les entreprises, il est important qu’elles organisent celle-ci, pour rendre leur processus d’innovation pérenne et que celui-ci devienne un moteur de leur transformation.

Concrètement, dans le domaine du food, quelles solutions, quelles nouveautés t’ont marquée ?
Parmi toutes les thématiques du food, celles sur lesquelles nous nous sommes attardées sont l’écologie, la durabilité, la prédiction des comportements et, forcément, la technologie.
Nous avons ainsi rencontré Coolfinity, qui propose des meubles réfrigérants ne consommant que 6h de courant pour 24h de marche. Ou bien MyFood, qui présente une serre urbaine totalement autonome (le petit bassin à poissons en son centre, n’est pas là, comme nous le pensions de prime abord, pour faire beau, mais les excréments des poissons sont récupérés pour nourrir certaines plantes !).

Certaines innovations nous questionnent sur l’avenir que nous souhaitons construire… Par exemple DNA Nudge propose un bracelet avec lequel on va scanner les produits avant de les acheter. Grâce à un extrait de notre ADN prélevé et mémorisé préalablement, le bracelet va déterminer si le produit est bon pour nous – le voyant du bracelet passe alors au vert – ou pas – il passe dans ce cas au rouge ! Demain nos achats nous seront dictés, plus de désir ni de spontanéité !
En matière de recommandations pour le « mieux manger », je retiens AntX Technology, qui présente une caisse équipée d’une balance, laquelle scanne l’ensemble de vos aliments et vous sort un ticket de caisse, avec le nombre de calories, de lipides, de glucides de vos achats. Ces informations sont couplées avec les données d’un laboratoire de recherche qui vous pousse des recommandations pour mieux vous nourrir.
Nous avons aussi fait un plongeon dans le futur en nous immergeant dans le monde des imprimantes 3D alimentaires… Pas encore complètement au point, mais impressionnant ! Nous n’avons pas pu goûter le chocolat qui est sorti de l’imprimante, mais il donnait plutôt envie…

Alors, qu’est-ce que tout cela va modifier dans les usages des consommateurs, dans leur vie de tous les jours ?
Dans bien des cas, on peut faire le constat que nous allons de plus en plus déléguer notre prise de décision à des applis, des algorithmes, de l’IA, et ce pas seulement dans le domaine du food, mais également dans ceux de la santé, du retail, du transport ou de l’automobile.

Y-a-t’il des innovations qui peuvent avoir un impact réellement positif sur les enjeux liés au réchauffement climatique, au mieux produire et au mieux manger ?
Oui, parmi celles que j’ai listées plus haut, comme la serre autonome ou le réfrigérateur à basse consommation ; il faut maintenant s’interroger sur la capacité à déployer ce genre d’innovation à plus grande échelle, pour voir un réel impact.

Ces innovations ne posent-elles pas des questions sur des sujets d’éthique ou d’évolution de la société ?
Bien sûr, cela questionne beaucoup ! Sur l’utilisation des données et leur sécurisation, sur l’interaction entre les hommes et les machines, sur notre autonomie décisionnelle dès lors que les algorithmes penseront pour nous !
Nous avons également rencontré pas mal d’inepties : au nom de la technologie ou d’une soi-disant innovation, certains présentent vraiment des gadgets, sans avoir réfléchi à l’usage. Ils présentent leur outil comme une innovation, juste parce que la technologie est à la pointe, mais derrière, il est très difficile d’envisager à quoi cela va bien pouvoir répondre comme besoin… !

De manière concrète, est-ce que ce voyage t’a apporté des choses ?

Bien sûr ! c’est une expérience que je recommande à chacun de vivre au moins une fois.
Au-delà du salon, qui est impressionnant par sa taille et par la diversité des sujets qu’il balaie, tous plus fous les uns que les autres, j’ai été interpellée par la démesure de cette ville de Las Vegas, complètement hors du temps. Il faut vraiment faire la part des choses : La technologie c’est bien, indispensable même, mais pas pour faire n’importe quoi, n’importe comment ou à n’importe quel prix !
Nos clients sont revenus extrêmement satisfaits de leur expédition, à la fois inspirante et qui devrait leur permettre de mettre en œuvre quelques idées applicables rapidement.

Et puisque le thème de cette learning expedition était le food, peux-tu nous dire si tu as bien mangé à Las Vegas 😉 ?
Ah non ! on ne peut pas dire que ce soient les champions de la restauration ! beaucoup de gras, de sucres, des proportions énormes ! En manque de légumes, dès mon retour en France je me suis empressée de me faire une bonne soupe !

Si vous souhaitez un débrief plus complet du CES Las Vegas, ou si vous avez des questions à nous poser, nous pouvons organiser une visioconférence ou un webinar  (la période est propice à cela !) en attendant de pouvoir vous rencontrer : contactez-nous.
(Adix – droits réservés – Interview réalisée en mars 2020)